L’empire Franc :

De 750 à 843 :

 

   Politique internationale : Afin d’accroître son importance politique et d’en imposer à Byzance, Pépin le Bref lie des relations amicales avec le calife Al-Mansūr.

AFRIQUE :

   Egypte :

  Egypte abbasside : Le second calife abbasside, Abū Ja’far Al-Mansūr (.754 à 775.) fait partiellement combler le canal du Ni l à la mer Rouge. Ecrasée d’impôts, les Egyptiens se soulèvent en 788 et en 794 / 795. Afin de se soustraire aux fortes incitations à se convertir à l’islam, les coptes du delta  se révoltent en 831.

  Les Tulunides (.ou Toulounides.) 868 à 905 : Comme l’agitation persiste le calife al-Mu’tasim Bi-llāh (.ou Mustasim, ou Moustasim / 833 à 842.) envoie son général turc Ahmed ibn Tulun (.ou Ahmad ibn Tūlūn, ou Ahmed ben Touloun.) et les insurgés sont massacrer. Tulun se serait constitué une garde personnelle de 40 mille Nubiens.

   Comme dans le reste de l’empire Abbasside, de plus en plus, les militaires sont des « possédés » (.ou esclaves.), ce qui est à l’origine du nom « Mamelouk ». Ces Mamelouks sont le plus souvent d’origine turque. Les Mamelouks prendront toute leur importance avec Baïbars (.voir chapitre 25.).

   Libye :

   Les Arabes exploitent massivement les fortes de Cyrénaïque, d’autre part les cultures et les puits abandonnés se comblent et la province devient terre de nomades.

  Dongola :

   Profitant de la révolte copte de 831, Zacharie ll suspend le payement du tribut, mais le calife obtient en 835 une nouvelle soumission du Dongola.

   Aksoum :

   Au IXème siècle les implantations d’Arabes essentiellement venu pour le commerce d’esclaves favorise le métissage et l’islamisation et prépare ainsi le terrain à la formation de petits états islamiques qui se constitueront dans les siècles à venir.

   Maghreb :

   Suite à l’affaiblissement du pouvoir Abbasside, plusieurs royaumes se fondent au Maghreb.

  Rostémides (.ou Rustémides.)v 761 à 911 : Des Berbères Kharidjites (.ou Kharedjites.) s’organisent sous la direction d’un Perse, Ibn Rostem (.ou Rostum.), et fondent un état dont la capitale est Tahert. Le pays s’organise autour d’une économie communautaire et devient prospère.

  Idrissides (.ou Idrisides.) v 788 à v 930 : Alide d’obédience hasanide, Idris ler Ibn Abdallāh (.788 à 791.), qui est chassé après avoir participé à la révolte de son neveu Husayn en 786 contre le calife, se réfugie en Egypte, puis au Maghreb ou il trouve un soutien auprès de la tribu Berbère sédentaire des Aourabas dirigé par Ishaq au Maroc en 788 et il fonde une dynastie. Il combat des tribus judaïsantes, chrétiennes et païennes. Il prend pour capitale Volubilis, puis fonde Fès. Il est empoisonné par un émissaire envoyé par le calife. Moulay Idris ll (.791 à 828.) prend pour capitale Fès et doit lutter contre les khāridjites. A sa mort ses dix fils se disputent le pouvoir. Ali (.936 à 849.) rétablit l’ordre.

  Aghlabides (.ou Arhlabides.) v 800 à 909 : Après avoir battu un chef arabe rebelle, l’imam Ibrāhim ler Ibn al-Arhlab (.ou Ibrahim ben-Aghlab.), un sunnite, reçoit du calife Hārūn al-Rashid (.ou Haroun al-Rachid / 786 à 809.) le gouvernement d’Ifriqiya en 800, moyennant le versement d’un tribut annuel, et est édifié en 801 al-Abbāsiya (.la cité des Abbasside.), forteresse ou la garnison est composé de Noirs d’origine servile, mais le nouveau pouvoir prend rapidement ses distances avec le pouvoir de Bagdad. Kairouan est officiellement la capitale, mais les souverains habitent le plus souvent dans la forteresse de Kasr Kadim. Le malékisme devient religion officielle. Ziyādat Allāh ler ibn Ibrāhim (.ou Zayadat-Allāh /817 à 838.) se lance à la conquête de la Sicile (.voir Sicile.).

  Kotamas : Cette principauté est fondée par la tribu des Kotamas en petite Kabylie.

  Ibadites / Sidjilmāsa : Le gouverneur de Kairouan, Abder Rahman ben Rostem, est condamné et proscrit par le calife en 767, alors il va rejoindre la tribu des Zenata et fonde Tahert (.ou Tiaret.). Y sont pratiqué des mœurs exemplaires dans le respect le plus strict du Coran. Les repas y sont collectifs. Centre d’études religieuses, une grande bibliothèque y est créée. D’aucuns pensent que cette rigueur vient de l’influence de Berbères judaïsants, quoi qu’il en soit cette organisation fait penser à la secte de Qumrān (.voir Palestine Romaine chapitre 13.). La zone d’influence s’étant au sud jusqu'à Sidjilmasa, à l’est jusqu’au Fezzan, plus au nord jusqu’à Djerba.

   Sahara :

   C’est au XIème siècle que la traite des Noirs prend toute son importance. Dans les villes marchandes du Sud se constituent 3 catégories d’individus. Les dirigeants sont des Arabo-berbères plus ou moins métissés qui dirigent. Se constitue une population de métis qui s’adonnent à l’agriculture et ont un statu proche du servage, et les esclaves qui se chargent des tâches les plus dures. Tous commerçants arrivant dans la ville doit prendre contacte avec un chef de « grande » famille qui sert d’intermédiaire incontournable pour toutes les transactions. En l’absence de monnaie, c’est le troc qui s’impose. Y sont échangés : esclaves, pièces de tissus, chevaux, métaux (.cuivre, fer.), vaisselle, coquillage (.qui sont utilisés par de nombreuses tribus comme monnaie.) et de la verroterie.

  Tombouctou : Le village d’origine est confié, selon la légende à une « Vieille femme », ce qui serait à l’origine du nom Tombouctou. Cette cité qui aurait été fondée au XIème siècle, se développe rapidement au détriment de Oualata, plus au nord-ouest.

   Kanem :

   Dans la région du lac Tchad, point de départ de nombreuses caravanes pour la côte méditerranéenne, les Zaghawa, des nomades (.peut-être des Touaregs ou des Téda venus du Tibesti.) prennent le contrôle du pays Kanem ou de nombreux chrétiens semblent être venus se réfugier afin de fuir l’invasion musulmane. Est fondé v 800 Njimi, qui devient la capitale du Kanem. Le pays être resté chrétien jusqu’au XIème siècle.

   Jenne-Jeno :

   Cette ville arrive à son apogée entre 750 et 1.150 et couvre 33 hectares. Le commerce est actif avec les autres villages du delta intérieur du Niger.

   Tekrour :

   Les autochtones sont des agriculteurs alors que les populations venues de Mauritanie sont constituées d’éleveurs. Au IXème siècle, le pays est contrôlé par la dynastie Dyago, de l’ethnie des Toucouleurs dont le nom serait à l’origine du mot Tekrour. A la mort du roi, l’ont ensevelit avec lui quelques serviteurs sous un dôme de végétaux recouvert de terre

   Songhaï (.ou Songhay.) :

   Le royaume Songhaï aurait été fondé au VIIème siècle par une élite Berbère qui fonde la dynastie Dia (.ou Za.) et la capitale devient Koukia. Au VIIIème et au IXème siècle, le royaume étend son territoire vers le nord.

   Ghana :

   L’agriculture se développe et le commerce s’intensifie avec le Maghreb musulman qui achète or et esclaves. Les dirigeants Berbères auraient été remplacés v 790 par une dynastie Soninké de Ouagadou. L’empereur est animiste et le culte principal est celui du dieu Serpent à qui l’on sacrifie annuellement une belle fille. L’islam y est toléré.

   Igbo-Ukwo :

   Au IXème et au Xème siècle, cette civilisation qui a certains liens culturels avec Ife se développe dans le delta du Niger maîtrise le travail du cuivre et du bronze au plomb.

   Ife :

  Période Archaïque VIIIème siècle : Au Nord de la culture Igbo-Ukwo, la culture d’Ife qui est la continuité de celle de Nok, est caractérisée par ses monolithes.

  Période Pré-pavement du IXème au XIème siècle : Cette période est caractérisée par ses pierres stylisées et  ses terres cuites. Ife devient v 800 un important centre de transactions sur la route commerciale entre la savane et la côte. La ville est fortifiée et l’artisanat se développe : cuivre, bronze, textiles, perles de verre, armes.

   Pour les Yoruba, Ife est le centre du monde ou c’est formé la première terre sur l’eau. Oduduwa serait le créateur du monde et son successeur Obalufon ll serait l’introducteur de l’art des métaux à Ife. Le roi divinisé n’apparaît que deux fois par an en public.

   Arabo-Souahili (.ou Swahili.) :

   Dans la ville de Gedi ont été retrouvées des porcelaines chinoises du IXème siècle.

   Al-Mansūr (.754 à 775 / voir ci-dessous Abbassides.) envoie Harun al-Rashid sur la côte de Berbera ou il impose plusieurs gouverneurs, en particulier à Mombasa, Pemba et aux îles Baju. A partir de 767 de nombreux Arabes du golfe arabo-persique viennent s’établir sur la côte de Berbera.

EUROPE :

   Esclavage et eunuques : De nombreux esclaves dès le VIIIème siècle sont transportés à travers l’empire franc en direction de l’Ibérie musulmane. Des les années 780 de nombreux Saxons saisis par les armées de Charlemagne sont vendus à Verdun, le commerce des captifs transite ensuite à Lyon, Arles et Narbonne ou les marchés d’esclaves prennent de l’ampleur. Ensuite l’essentielle du trafique se dirige vers l’Ibérie musulmane ou la principale place tournante devient Cordoue. Une partie des captifs sont employés sur place en tant que combattants, mais les débouchés principaux sont le Maghreb et l’Orient. En Ibérie musulmane les populations judaïsantes ont une certaine importance dans les villes et au VIIIème siècle Grenade est même appelée la « Ville des Juifs ». Ceux-ci se spécialisent dans le commerce des produits de luxe (.or, bijoux, soierie.) et d’esclaves (.à cette époque très peu pratiquent l’usure.). Rapidement les Judaïsants deviennent les grands spécialistes de la traite en Europe (.voir Les négriers en terre d’islam page 17.). En Italie se sont principalement des chrétiens qui se chargent da la basse besogne et exportent leurs marchandises vers le Maghreb ou, pour les Vénitiens, vers le Moyen-orient. Bien que la « Sérénissime » dépende de Byzance, les marchands passent outre l’interdiction faite par le basileus Léon V l’Arménien (.813 à 820.) de commercer avec l’Egypte et la Syrie. En mer Noire le trafic d’esclave semble débuter sur les rives de la Volga vers le milieu du VIIème siècle. Par la suite le trafique d’êtres humains sera rapidement composé majoritairement de slaves païens (.d’où l’origine du mot esclave / slave.). Ils sont raflés dans l’Est de l’Europe et l’ordre religieux des chevaliers teutoniques en deviendra le principal pourvoyeur vers l’Ibérie, alors que les Vénitiens et les Turcs commerceront essentiellement avec l’Egypte et le Moyen-orient. Là aussi dans l’Est de l’Europe les judaïsants semblent détenir une bonne part du marché. Il est fait mention de Juifs Radhanites dont la signification reste controversée. Une part importante de la traite s’effectuera également sur les rives de la mer Noire en direction du Moyen-orient. Le commerce des eunuques devient rapidement une spécialité de l’Andalousie ou les esclaves achetés aux Européens sont castrés. Les eunuques sont ensuite revendus très cher aux autres pays musulmans. Ce qui justifie le prix élevé des eunuques, c’est la difficulté de la transformation. En effet sur dix individus castrés, en moyenne, seulement quatre survivent à l’opération.

   Empire Romain d’Orient (.Byzance.) :

   Constantin V arrive à consolider l’empire face à la menace Arabe, mais son engagement en Orient ne lui permet pas de s’opposer aux Lombards qui s’emparent en 751 de l’exarchat de Ravenne. Il repousse les Bulgares en 756 qui menaçaient

Constantinople et pacifie les Slaves. La rupture avec Rome est aggravée par les interventions défavorables de l’empire Franc (.voir aussi Papauté.). Afin de faire respecter la condamnation du culte des images proclamée au concile de Hieria de 754, Constantin est obligé d’utiliser la force et va jusqu'à interdire le culte de la Vierge et des saints. Et il contraint les moines et les nonnes à se marier. Est créé v 760 le poste de « logothétês toû drómou » ministre devant assurer le bon état des routes, des affaires étrangères et organiser la poste impériale. Léon IV le Khazar (.775 à 780.) poursuit la politique de son père aussi bien en matière de défense que dans sa politique religieuse. Irène assure la régence et rétablit le culte des images par le second concile de Nicée de 787 qui insiste sur la nécessité de la dévotion devant les images tout en rejetant l’adoration qui est une pratique hérétique. A ce concile est également rappelé l’interdiction d’aliéner les biens de l’Eglise afin de protéger l’institution religieuse de la voracité des « puissants ». Elle endette l’empire et verse tribut aux Arabes ce qui lui vaut d’être renversée en 790 par l’armée qui donne le pouvoir à son fils devenu majeur, Constantin VI (.780 à 797.). Battu par les Bulgares en 792 et par les Arabes en 797, le basileus devient impopulaire au sein de l’armée et est renversé en 790 par sa mère Irène qui lui fait crever les yeux et se fait proclamer basileus. Irène est finalement exilée en 802. Nicéphore (.802 à 811.) s’enlise dans les problèmes religieux. Il refuse de reconnaître à Charlemagne le titre d’empereur dont il est le seul possesseur à ses yeux et ignore ses ambassades. Il meurt en combattant les Bulgares (.voir Bulgarie.). Michel ler Rangabé (.811 à 813.) reconnaît à Charlemagne son titre d’empereur en 812 et est favorable aux images. Suite au désastre de Versinika contre les Bulgares en 813 il est poussé à abdiquer. Léon V l’Arménien (.813 à 820.) porté sur le trône par l’armée repousse les Bulgares en 813 et réussit à rétablir l’ordre. Le concile de Sainte-Sophie de 815 confirme l’iconoclasme. Il est assassiné lors d’un complot dirigé par Michel ll le Bègue (.820 à 829.) qui instaure la dynastie des Amorion. Il épouse la fille de Constantin VI, Euphrosynè, qui avait été envoyée dans un couvant. Ce dernier fait couronner son fils Théophile dès 820 et cherche une conciliation à propos de la polémique sur les images. Il écrase en 823 une révolte menée par Thomas le Slavonien, mais les Arabes en profitent pour s’emparer de la Crète en 828 et de la Sicile de 827 à 849 (.voir Sicile.). Suite à la prise de la Crète par les Arabes, le trafique maritime est extrême perturbé entre Constantinople et la Méditerranée occidentale et au IXème siècle Byzance perd toute influence sur ses possessions d’occident y compris Venise et l’Illyrie. Théophile (.829 à 842.) redresse les finances et rétablit la rigueur de l’iconoclasme. Il installe des Turcs dans le Pont pour renforcer sa défense contre les Arabes, mais subit une défaite contre les Bulgares. En 840 il reprend aux « Sarrasins » le port italien de Bari.

   Crête :

   Abû Hafs’Umar prés avoir été chassé de Cordoue en 818 et avoir occupé un temps Alexandrie, il s’empare de la Crête en 824 occupée par les Byzantins et y fonde un état musulman qui subsistera jusqu’en 961.

   Lombards :

   Le fils de Ratchis, Astolf (.ou Astolphe ou Aistolf ou Aistulf / 749 à 756.) s’empare en 752 de l’exarchat de Ravenne et menace Rome. Non seulement Astolf rejette les propositions des ambassades envoyées successivement par Byzance, le pape et Pépin, mais il fait sortir de son couvant Carloman afin qu’il s’oppose au maire du palais, hors Carloman est arrêté et meurt (.naturellement ou exécuté ?.). Byzance et le pape font appel à Pépin le Bref qui bat Astolf (.voir Papauté & Francs.). Il doit céder à la Papauté Ravenne en 754 et la Pentapole en 755 ce qui provoque le mécontentement de l’empereur byzantin. La veuve et les fils de Carloman se réfugient en Lombardie. Astolf étant mort d’une chute de cheval Pépin porte au pouvoir le duc de Toscane, Didier (.756 à 774.), mais ce dernier en voulant imposer sa tutelle au pape provoque l’intervention de Charlemagne et il est déposé en 774. Le fils de Pépin, Bernard (.813 à 818.), nommé roi d’Italie se révolte contre le partage de l’empire franc et est déposé par Louis le Pieux et a les yeux crevés. Pour faire face aux Lombards, les Napolitains font appel aux Maures en 836. Les musulmans commencent la conquête du Sud de l’Italie, il s’emparent de Tarente et de Brindisi en 838, multiplient les raids, s’empare de Bari en 840 et anéantissent la flotte Vénito-byzantine, en 841 Ancône et la côte dalmate sont razziés, le ravagent des côtes de la péninsule se poursuit jusque vers l’an 1.000.

   Papauté :

   Etienne ll (.752 à 757.) est menacé par le roi lombard Astolf qui s’est déjà emparé de l’exarchat de Ravenne et lui réclame un tribut, alors il demande le soutien de Byzance qui se limite à l’envoi d’une ambassade au roi lombard, face à son échec diplomatique Etienne se rend à Pavie afin de négocier, mais Astolf ne démord pas, le pontife se décide finalement à demander le l’aide à Pépin, il se réfugie dans le royaume Franc et rencontre Pépin à Ponthion en janvier 754, celui-ci envoie une ambassade au roi lombard sans succès (.voir Lombards.). En avril Pépin présente au pape son projet d’intervention, celui-ci décide alors de sacrer Pépin et ses deux fils à Saint-Denis afin d’obtenir leurs protections et leurs octroie le titre de « patricius Romanorum ». Pépin attaque alors les Lombards et récupère pour le compte du pape l’exarchat de Ravenne et obtient en plus plusieurs villes en Pentapole et en Emilie accompagné d’une indemnité. Le basileus essuie un refus lorsqu’il offre une importante somme d’argent à Pépin pour qu’il lui rende l’exarchat de Ravenne. Pendant ce temps Astolf fait de nouveau le siège de Rome en janvier, Pépin intervient de nouveau et refoule les Lombards jusqu’à Pavie. Astolf étant mort d’une chute de cheval Pépin porte sur le trône de Lombardie le duc de Toscane en 756 et obtient que les ducs de Spolète et de Bénévent renoncent à la tutelle lombarde et se déclarent vassal du roi des Francs. Puis afin de mettre fin aux tensions qui opposent Lombards et papauté Pépin obtient en 763 que le pontife renonce à ses revendications territoriale au détriment des Lombards. Etienne Il multiplie les aides aux pauvres et les hospices pour les malades, et fait construire le premier cloché. En 767, le duc de Nepi du parti des aristocrates laïcs occupe Rome et nomme son frère Constantin ll (.767 à 769.) pape. Le primicier (.titre byzantin.) Christophe fait appel à Didier, roi lombard, qui place Etienne lll (.768 à 772.) sur le siège pontifical et Constantin a les yeux crevés et un concile annule tous ces actes. Etienne au concile de Rome en 769 réglemente l’élection pontificale, annule les actes de Constantin, il légalise le culte des images et refuse toute conciliation avec « une âme de bonne volonté », l’empereur byzantin Michel, qui prône pourtant la tolérance au sujet des images. Adrien ler (.772 à 795.) suite à l’avance lombarde fait appel à Charlemagne en 773 qui peu après arrive en vainqueur à Rome et est reçu dans un faste dubitatif en 774. Charlemagne confirme en avril les possessions de la papauté, alors sans pudeur Adrien réclame la suzeraineté sur la Toscane, la Corse, les duchés de Spolète et de Bénévent, ainsi que la Vénétie avec Venise. Le capitulaire de Herstal en 779 rend obligatoire la dîme qui doit être collectée par les évêques, ultérieurement les prélèvements seront délégués aux abbés. L’autoritarisme du pontife provoque plusieurs révoltes ce qui oblige Charlemagne d’effectuer une nouvelle intervention en 787, il s’empare de Capoue, d’Aquin, de Teano ainsi que du Sud de la Toscane qu’il remet au pape. Encouragé par les largesses du roi franc Adrien réclame le reste de la Toscane, la Corse, les duchés de Spolète et de Bénévent, Naples et la Sicile, mais cette fois il essuie un refus de Charlemagne. Au second concile de Nicée en 787 (.voir Empire Romain d’Orient & Francs.), ou les représentants du pape sont présent, est rétabli le culte des images qui est scindé en deux : le « Culte de Latrie » qui ne concerne que Dieu d’une part, l’« Hommage d’honneur » rendu aux saints et à leur représentations d’autre part. Le concile de Francfort en 794 inféode l’église d’Orient à celle de Rome et condamne l’adoptianisme. Le concile de Cividale de Frioul en 796 reproche à Byzance de ne pas admettre que l’Esprit-Saint procède à la fois du père et du fils. L’évêque Elipand de Tolède (.v 754 à 808.) instaure la primauté des évêques sur les laïcs afin de se libérer de la tutelle de Charlemagne et au concile de Séville en 784 il condamne les idées de Migetius qui professe le néosabellianisme, mais il est condamné à son tour au concile de Francfort en 794 et par Rome en 798 pour adoptianisme (.voir annexe.). Accusé de simonie (.trafique de biens ecclésiastiques.), de débauche (.l’Eglise peut condamner l’épicurisme.), et de corruption, Léon lll (.795 à 816.), après avoir été molesté par Pascalis, le neveu de l’ancien pape et de Campulus, l’ex secrétaire d’Adrien, se réfugie chez les Francs en 795. Il retourne à Rome en 799 avec l’aide du « tout puissant » Charlemagne. Léon est acquitté lors d’un concile au « bénéfice du doute ! » et Alouin fait détruire un courrier envoyé par l’évêque de Strasbourg qui devait apporter probablement des preuves de culpabilité du « saint » père (.ça se passe comme cela chez ceux qui dénigre les athées.), et à titre de remerciements le pape gangster sacre le chef des Francs empereur à Noël de l’an 800 sur un cérémonial copié sur celui de Constantinople. De ce fait Charlemagne devient l’héritier spirituel de l’empire Romain. Son prédécesseur ayant fini à tendre les relations avec l’empire Franc et suite à la détérioration des relations avec l’empire d’Orient, Léon introduit l’usage de mentionner l’année de règne de Charlemagne lors de la rédaction de ses bulles et envoie la bannière de Rome ainsi que « les clefs de Saint-Pierre » à Charlemagne afin de se le concilier. Suite au danger grandissant Léon lll met les côtes en état de défense et reçoit des renforts de Charlemagne, mais les Maures lors de raids réussissent à piller et à se procurer de nouveaux esclaves. Etienne IV (.816 à 817.) sacre Louis le Pieux à Reims. Alors que « Saint » Boniface (.608 à 615.) avait dédicacé la fête de la Toussaint à l’ancien temple du panthéon de Rome afin de transformer ce lieu païen en un symbole chrétien et en avait  fixé la date au 13 mai, Grégoire ll (.715 à 731.) en 731 dédit à une chapelle de Rome tous les saints. Afin d’assimiler les fêtes celtiques de la mort, Grégoire IV (.827 à 844.) fixe au  Ier  novembre la fête de la Toussaint  dans le calendrier romain. Grégoire IV doit défendre Rome contre les Maures et suite à la chute de Syracuse en 878 il se résout à payer un tribut annuel de 20.000 manscusi d’argent afin de ne plus subir de razzia.

   C’est à la fin du VIIIème siècle qu’apparaît en Occident la fête de l’Assomption (.enlèvement de Marie qui entre avec son corps, mais aussi son âme au Paradis.). Attention il ne faut pas confondre l’Ascension ou Dieu en la personne de Jésus est monté au ciel, alors que Marie a été « élevée au ciel », mais l’Assomption n’est pas mentionnée dans le Nouveau testament !

   Les roi Pépin le Bref et Charlemagne favorisent l’usage du chant dit « grégorien » dans les monastères carolingiens.

   Sous prétexte que le nom de Babel a été remplacé par Sheshak dans l’Ancien Testament, cryptage dit athath, des moines du IXème au XIIIème siècle ont cherchés en vain à trouver le vrai sens de la Bible, mais il est évident que les quelques codes incérés dans ce texte n’aient d’autres buts que d’accentuer le coté mystique de cette histoire romanesque.

  Adoptianisme : Deux évêques d’Ibérie affirment que Jésus était le fils adoptif de Dieu (.voir annexe.).

   Venise :

   Suite à la prise de Ravenne par les Lombards en 751 les liens deviennent de plus en plus lâches avec Byzance, mais ceux-ci après 774 soutiennent les Vénitiens qui ne veulent pas passer sous domination carolingienne. De ce fait Charlemagne interdit v 790 au Vénitiens de pratique le commerce à Ravenne. Le commerce se développe v 800 et des comptoirs sont implantés en Dalmatie ce qui a dû provoquer des tensions avec Byzance, Venise envoie alors à Charlemagne une ambassade en 805 qui annexe la région, Byzance réagit en envoyant une flotte l’année suivante et Venise retourne dans le giron byzantin. Les Vénitiens achètent de la soie et des épices et vendent du blé, du sel, du bois de construction et des esclaves. Les épices et la soie sont essentiellement réexpédiés vers pavie et Rome. En 809 Pépin, le fils de Charlemagne, avec les navires de Comacchio s’empare des îles vénitiennes et des comptoirs de Dalmatie, toutefois le Doge garde une large autonomie. La construction de la ville de Venise débute v 810 et Agnello Partecipazio (.ou Angelo / 810 à 827.) favorise le peuplement sur les principales îles. Pendant ce temps Byzance veut garder sont influence sur Venise et le 13 janvier 812 Charlemagne abandonne ses droits sur Venise et les villes d’Istrie, de Liburnie et de Dalmatie et ouvre le commerce aux marchands vénitiens. Venise doit lutter seule contre les pirates Slaves de la Baltique. Voir aussi Sicile. La résidence d’Agnello est érigée en « Palatium » (.Palais.) et la chapelle reçoit en 828 les reliques supposées de l’évangéliste Marc rapportés d’Alexandrie par des marchands. Venise signe en 840 un traité avec Lothaire ler qui garantit à la Sérénissime ses possessions et le libre commerce, toutefois le souverain franc interdit la vente aux musulmans de chrétiens et d’eunuques. A partir de ce moment Venise se dote d’une marine de guerre et dès 840 elle intervient contre Tarente en accord avec Byzance, mais les musulmans répliquent en brûlant Ancône et en capturant les navires vénitiens.

   Sicile :

   Le chef de la flotte byzantine, Euphémius (.ou Euphémios.), se révolte, mais battu par un fidèle du basileus, Balata, il fait appel à Ziyādat Allāh ler qui envoie en juin 827 une flotte dirigée par Asad ibn al-Furat (.ou Assed.), qui débarque près de Mazara. Asad écarte Euphémius et bat Balata à Mazara le 13 juillet 827, alors Byzance obtient le soutien de Venise pour s’opposer aux Aghlabides et les Arabes doivent renoncer au siège de Syracuse. Les Arabes éliminent Euphémius en 827. En 828 le successeur d’Asad, Mohammed el-Ghéouan s’empare d’Agrigente, puis de Palerme en 831, après un siège d’un an, et de Messine en 843.

   Musulmans d’Ibérie :

   En Ibérie, comme dans tout le monde arabe, les querelles anéantissent le pouvoir central. Sur les hauteurs les berbères s’opposent aux Arabes des villes qui eux-mêmes sont en proie à des rivalités claniques. Les Vascons en révolte repoussent l’armée du gouverneur. Les Francs profitent de se moment de battement pour reprendre pied en Septimanie.

  Emirat des Omeyyades de Cordoue : Au Moyen-Orient, les Omeyyades sont renversés et massacrés. Abd al-Rahmān (.ou Abderhaman.), le seul survivant, débarque en Ibérie en 755. Il se fait proclamer émir (.756 à 788.) et instaure la dynastie des Omeyyades de Cordoue. Il établit un pouvoir tyrannique et fait construire à Cordoue un palais. Il constitue une garde de mercenaires étrangers, se dote d’une marine de guerre. Il chasse les Francs qui assiègent Saragosse, mais perd en 785 Gérone. Hisham ler (.ou Hicham / 788 à 756.), très pieux s’empare de la Castille, de la Cerdagne et investit Narbonne en 794. Al-Hakam ler (.ou el-Hakem / 796 à 822.) perd Barcelone en 801. Il instaure une tyrannie impitoyable et 5 000 rebelles sont décapités à Tolède (.journée des fosses.) en 806. En 816 est adoptée la pensée mālikite. A Tolède se constitue un cartier juif qui est sein d’un mur dès 820. Abd al-Rahmān ll (.822 à 852.) doit mater plusieurs révoltes et s’opposer aux chrétiens. Il fait venir de Bagdad poètes, chanteurs et musiciens.

   Asturies :

   Alphonse ler profite de la révolte des Berbères dans le Nord de l’Espagne et de la grande famine de 750 pour prendre le contrôle de la Galice. Fruela ler (.ou Frueda / 757 à 768.) doit combattre les Galiciens et les Vascons en révolte. Il meurt assassiné. Les rois Silo (.774 à 783.) et Mauregat (.783 à 789.) ont une mère d’origine musulmane. Alphonse ll le chaste (.791 à 842.) installe sa capitale à Oviedo et lie des liens diplomatiques avec les Francs. En 824, la région de Pampelune se place sous la protection d’Alphonse ll. Ramire ler (.842 à 850.) refoule les Normands qui ont débarqués en Galice et aurait remporté la bataille de Clavijo sur les musulmans suite a l’apparition de Saint Jacques ?

   Vasconie :

   Le prince Loup ll fait allégeance à Charlemagne en 769, mais en 778 le Vascon se retourne contre les Francs en repli vers le nord et provoque la tragédie du col de Roncevaux ou le chef de la marche de Bretagne, Roland est tué.

   Aquitaine :

   Hunaud ll se révolte en 764 contre l’autorité franque. Charlemagne soumet l’Aquitaine en 769. Pépin ler (.817 à 838.), deuxième fils de Louis le Pieux, devient roi d’Aquitaine. Pépin ll (.838 à 856.) se voit déshérité par Louis le Pieux qui donne l’Aquitaine à son file Charles le Chauve. Pépin ll, en 841, prend le partie de Lothaire contre Charles le Chauve et est battu. Malgré la reconnaissance de l’Aquitaine au traité de Verdun de 843, Charles envahit l’Aquitaine et dépose Pépin en 848.

   Francs :

  Dynastie des Carolingiens : Avec le consentement du pape Zacharia (.ou Zacharie / 741 à 752.) – Pépin envoie à Rome l’abbé de Saint-Denis, Fulrad, qui demande à Zacharia « que penser des rois qui en France n’exercent pas la réalité du pouvoir ? » et le pape de répondre « il vaux mieux appeler roi celui qui détient la réalité du pouvoir plutôt que celui qui ne l’a pas » -, Pépin le Bref (.751 à 768.) se fait proclamer roi en 751 et se fait sacré à Soissons par son conseillé, l’évêque Boniface (.né sous le nom de Wynfrid / voir annexe.), qui instaure le rite du « Saint chrême » qui insuffle au roi, à n’en pas douter, l’Esprit-Saint ! Pépin ayant ainsi fondé la dynastie des Carolingiens jette Childéric lll dans un monastère. En 752 Pépin a reprise en théorie le contrôle du Sud après avoir récupéré Nîmes, Maguelonne, Agde et Béziers que lui a restitué le Got Ansemundus, mais ces villes restent sous l’autorité de garnisons maures et se ne sera qu’en 759, après que ces contingents étrangers furent massacrés que ces villes ouvriront leurs portes aux troupes franques. En 753 Griffon, le fils de Charles Martel qui a été nommé comte de Paris est assassiné. La même année Pépin envoie une armée dirigée par Ogier afin de négocier à Pavie avec Astrolf qui menace le pape, mais suite à l’échec des pourparlers, Ogier retourne à la cour pippinide en compagnie du pontife. En juin Pépin se déclare l’élu de Dieu afin de mieux légitimer son pouvoir et se fait sacrer de nouveau en.754 par le pape Etienne ll qui lui décerne le titre de patrice romain, par la même occasion les deux fils du roi Charles et Carloman sont également sacrés. Etienne ll ayant reçut une plainte de la reine Berthe avait exigé au préalable que Pépin renonce à sa maîtresse saxonne, qui a été, grâce à Dieu, expédiée manu militari dans un couvant. Pépin ensuite, intervient contre les Lombards en 754 et 755 pour soutenir le pape, mais après avoir capitulé, Astolf en janvier 756 envahie les terres pontificales, alors Pépin fait un second siège de Pavie et le Lombard doit capituler une seconde fois. En remerciement Pépin dote l’abbaye de Saint-Denis d’un vaste domaine. Pépin prend le contrôle de la frappe de la monnaie et la réglemente. En 759, il s’empare de la Septimanie, mais la mère reste sous le contrôle des Maures, puis en 768 / 769 il soumet l’Aquitaine dirigée par le duc Waifre. En 768, le calife al-Mansur lui envoie une ambassade. Mais v 768, la Bavière reprend son indépendance. A sa mort le royaume est divisé entre ses deux fils : Charles Magnus (.roi de 768 à 800 / empereur de 800 à 814.) qui s’installe au départ à Noyon avant de prendre Aix la Chapelle comme capitale et Carloman ll qui se fixe à Soisson – ils sont tous deux sacrés le 9 octobre dans leur capitale respective -. Pépin n’ayant épousé Berthe qu’en 749, Charles est donc né hors mariage et est considéré selon les usages de l’époque comme bâtard.

   Carloman refuse en 769 / 771 d’aider son frère à mater une révolte en Aquitaine fomentée par Hunaud et les deux frères restent brouillés. Comme Charles vit avec sa maîtresse Amodru dont il a eu comme fils Pépin le Bossu, sa mère Berthe (.ou Bertrade.) le contraint à épouser la fille de Didier, roi des Lombards, en décembre 770. A la mort de son frère, Charles répudie son épouse, fille de Didier, puis investie le royaume de Carloman. En 772 Charles soumet les Saxons et fait détruire leur idole, l’Irminsul, et fait bâtir un fort à Ehresburg, puis Didier ayant envahi les états pontificaux Charles envoie un émissaire pour négocier en 773, mais le roi Lombard réclame 14 milles pièces d’or pour restituer les biens de l’Eglise, alors Charles envahit le royaume lombard, s’empare de la capitale Pavie en 774 et dépose Didier qui, en plus, avait accueillit la veuve et les enfants de Carloman. Il s’empare de la couronne de fer, il fait enfermer ses deux neveux qui sont les petits-fils de Didier, dans un monastère. Charles se fait proclamer roi des Lombards, ce déclare patrice des Romains et prend les titres de Magnus imperator et « Charles Magnus », donnera le nom de Charlemagne. Les Saxons s’étant révoltés en 773 et ayant en représailles incendiées l’église de Fritzla, les armées franques orchestrent de sanglantes répressions en 774 et 775. Charles profite de la sollicitation d’Abd el-Malek, Wali de Saragosse, en 777 pour entrer en guerre contre les Omeyyades de Cordoue jugés rebelle par son ami le calife. En 778 les Francs s’emparent de Pampelune, Gérone, Barcelone et d’Huesca, mais Abd el-Malek est renversé et le nouveau Wali de Saragosse Hossein ben Zabya résiste et l’émir envoie des renforts. Les Saxons fédérés par Widukind (.ou Wittikind.) profitent de ses difficultés pour se soulever de nouveau et lancent des raids jusqu’aux rives du Rhin à hauteur de Cologne. Charles Magnus doit se résigner à battre en retraite et lève le siège de Saragosse. Le 15 août 778 les Vascons en profitent pour décimer son arrière-garde au col de Roncevaux dont les principaux personnages sont le sénéchal Eggihard, le comte Anselme et Roland duc de Bretagne (.Roland meurt avant d’avoir pacifié la Bretagne / voir Bretagne / duc, du latin dux, ou ducis signifiant chef.), puis les Maures reprennent Barcelone et Huesca. Charlemagne noue des relations diplomatiques avec le nouveau calife de Bagdad, Hārūn al-Rashid (.ou Haroun al-Raschid / 786 à 809.) et ils échangeront des présents, Charles recevra entre autre une horloge hydraulique, des jeux d’échecs, des aromates, des animaux exotiques dont un éléphant blanc, et le calife qualifie Charles de « Protecteur des lieux Saints ».

 

Empire franc
Empire franc

 

   La culture romaine se délite, les fonctionnaires publics viennent à manquer et les impôts ne sont plus correctement collectés, enfin la monnaie d’or qui commençait à manquer sous Pépin disparaît en 781. D’aucuns mettent l’accent sur la simplicité des habits de Charlemagne, mais nous avons vu au chapitre précédant que le commerce en Méditerranée est tombé en berne, les épices tout comme les soieries ne parviennent plus à la cour impériale qui doit se contenter des ressources du cru. Charlemagne réforme le système monétaire, non seulement la monnaie d’or est abandonnée, mais le sou romain disparaît. La livre romaine de 327 grammes est remplacée par une livre pesant 491 grammes qui est divisée en 240 deniers d’argent, l’obole vaut un demi denier, le sou est égal à 12 denier et donc la livre correspond à 20 sous. Pour les grosses transactions sont encore utilisées les quelques pièces d’or restées en circulation localement, ou plus couramment des pièces d’or byzantine ou arabes. Dès 789 un capitulaire interdit tout profit sur l’argent et autre chose donnée en prêt et Charlemagne met en application la décision de l’Eglise, ce qui est en fait peu pénalisant puisque le commerce en Francia s’est fortement étiolé. Charlemagne fixe également de nouveaux étalons de poids et mesures qu’il fait déposer au palais. L’empereur souhaite centraliser en 805 la frappe des monnaies au palais, mais l’entreprise n’arrivera pas à son terme. En plus, dès 827 Louis le Pieux accordera à l’église de créer son propre atelier monétaire. Eginhard (.ou Einhard / v 770 à v 840.), proche collaborateur et chroniqueur de l’empereur, est chargé de réaliser la cathédrale d’Aix-la-Chapelle. Le palais d’Aix donne naissance à un service régulier sous Charlemagne et Louis le Pieux ou sont mandatés des marchands spéciaux dispensés du tonlieux aux cluses, à Duusstede et à Quentovic, deux ports marchands du delta du Rhin, et qui sont en quelque sorte des agents du ravitaillement et placés sous les ordres d’un magistrat, mais cela ne génère aucun grand commerce. Les rares transactions d’importance sont faites ponctuellement avec les marchants judaïsants ou vénitiens. D’ailleurs le commerce est devenu si ardu que les commerçants judaïsants sont dispensés du tonlieu et Louis le Pieux va jusqu’à promulgue un capitulaire qui leur apporte une certaine protection juridique, il leurs permet de pratiquer leur culte au palais ainsi que de vendre des esclaves achetés à l’étranger et les autorise à acheter des terres et à prendre à leur service des chrétiens. Et c’est à des judaïsants que l’on confie la responsabilité de l’ambassade envoyée Hārūn al-Rashid. Comme ces hébraïsants arrivent à commercer avec l’Ibérie musulmane, et même avec Bagdad, ils peuvent y exporter des eunuques, des esclaves mal et femelle, des garçons (.d’aucuns les accusent d’acheter ou de voler les enfants.), des pelleteries et des épées et rapportent soierie, musc, aloès, camphre, cannelle et quelques autres produits orientaux. Ils pratiquent également le commerce du vin si nécessaire à la célébration des messes, toutefois de nombreuses abbayes se font céder les vignoble jusque sur les rives du Rhin et de la Moselle que les serfs cultivent et font parvenir jusqu’aux bâtiments de l’Eglise. Ainsi, si la terre des ecclésiastiques augmentent, celle du roi s’étiolent avec les dons fait aux établissements religieux et aux aristocrates. Les petits propriétaires afin d’échapper aux exactions des nobles se placent souvent sous la tutelle des monastères. Dans son livre « Mahomet et Charlemagne » Henri Pirenne note « Le prestige de Charlemagne ne doit pas faire illusion. Il a pu gouverner encore, à cause de sa puissance militaire, de sa richesse qui provient du butin (.entendre des butins de guerres.), de sa prééminence de fait dans l’Eglise. C’est pour cela qu’il a pu régner sans finances régulières et se faire obéir encore par des fonctionnaires qui, étant tous de grands propriétaires, auraient pu vivre d’une façon indépendante ». Mais après Charlemagne et Louis le Pieux l’empire franc sombre dans l’anarchie.

   En 781 le jeune basileus envoie une ambassade pour demander la main de la fille de Charlemagne, Rotrude, et les fiançailles sont proclamées.

   La reconquête de la Saxe dure 30 ans (.772 à 804.). En 781 Charles nomme son fils Pépin (.781 à 810.), puis Charles (.ou Carloman / mort à son tour en 811.) roi d’Italie et Louis le Pieux est nommé roi d’Aquitaine. Après avoir battu les Saxons Charles Magnus pille la Westphalie en 779, l’Ostphalie en 780, atteint Lippe en 782, puis l’armée se tourne contre les Slaves Sorabes, mais Widukind qui a reconstitué ses forces bât les Francs à Sünthal. Les Francs se lancent dans une répression sanglante, à Verden Charles Magnus fait massacrer 4.500 prisonniers saxons (.5.500 selon Jacques-Henry Bauchy.) qui refusaient de devenir chrétien, déporte des populations entières (.voir Saxe.), puis fait entreprendre le massacre d’ours, objet d’admirations et de rituels saxons. En 785, le chef des Saxons, Widukind, capitule et est contraint de prêter serment de fidélité et est baptisé à Attigny (.il y aura encore quelques révoltes saxonnes en 793, 799 et 804.). Après avoir maté les Saxons, Charles promulgue un Capitulaire ou les meurtriers de prêtres, les voleurs de choses sacrées, les pratiquants du paganisme, ceux qui refusent le jeûne du carême, ceux qui mangent de la viande le vendredi, ceux qui font incinérer leur mort, ceux qui refusent le baptême, sont passibles de la peine de mort. Tassilon lll, duc de Bavière (.la capitale est alors Ratisbonne.), soumet la Carinthie. Sur la demande de Charles Magnus Tassilon fait sa soumission en 782, mais refuse de la renouveler en 787 (.voir Bavière.). Après avoir ramené à la raison le duc de Bénévent en 786, ce dernier complote de nouveau avec Constantinople qui cherche à rétablir son autorité sur l’Italie, Rome compris, Charles Magnus intervient en Italie, rejette partiellement les décisions du concile de Nicée de 787 et adresse au pontife les « Libri Carolini » qui énonce 85 remontrances, puis il soumet provisoirement le duché de Bénévent et occupe l’Istrie en 788. Puis Charles pacifie la Frise en 790 et razzie le pays avars et de nombreux massacres laisse la Pannonie quasiment déserte (.voir Avars.). Aix (.déformation de Aquae / ville d’eau.) devient la capitale v 794 et l’étiquette s’inspire de la cour de Byzance. Charlemagne fait surmonter le palais d’un aigle aux ailes déployées. Afin de réduire les risques de rébellion Charlemagne incitera la noblesse à séjourner dans le palais d’Aix. Au concile de Francfort en 794, Charles condamne l’iconoclasme, apporte son soutien au pape dans sa lutte contre l’adoptianisme, mais condamne les doctrines des adorateurs d’images. L’hérésie est violemment réprimée dans les terres d’Ibérie sous contrôle franc. Hisham déclare la guerre sainte contre les Francs en 788 et avance jusqu’à Narbonne et Carcassonne. En 789, Charles impose la création d’une école par monastère et par évêché. En 793 le wali Abd el-Malek razzie le Sud de l’empire, alors le comte de Toulouse, Guilhem (.qui deviendra après la prise d’Orange Guillaume d’Orange, ce comte se retirera en un lieu qui prendra le nom de « Saint-Guilhem-le-Désert ».), contre-attaque en razziant le pays des « Sarrasins ». En 797, Charles refuse de reconnaître le titre de basileus à Irène. Guillaume comte de Toulouse et Louis, le fils de Charles, refoulent les Maures restés dans le Sud et fonde une marche en Espagne (.voir Marche d’Espagne.).

  L’empire : Après avoir aidé le pape, un individu pervers et corrompu (.voir Papauté.), Charles se fait couronner et consacré empereur et César à la Noël de l’an 800 à Rome par Léon lll. Contrairement au basileus qui est couronné « laïquement », le sacre de Charlemagne revêt un caractère de « droit divin ». Les « Maures » harcèlent le Sud du pays, ils s’emparent de l’île de Pantelleria en 806 et portent les moines en esclavage, alors l’empereur les rachète. Son fils Pépin, roi d’Italie, doit chasser les musulmans de Corse la même année avec l’aide d’une flotte italienne, mais l’année suivante l’île est reprise par les Maures. De nouveau chassés, ces derniers se rendent maître de la Corse et de la Sardaigne en 809 et 810 (.voir aussi Papauté.). Le calife Haroun al-Rachid envoie une ambassade à Charlemagne en 809 et lui propose une alliance contre lesOmeyyades de Cordoue et lui offre une « autorité morale » sur les chrétiens de Palestine et le tombeau du Christ. Le 13 janvier 812, la paix est signée avec le basileus qui reconnaît à Charles le titre d’empereur et lui cède Venise (.voir aussi Scandinaves, Danois, Bulgares, Croatie.). En septembre 813 Charlemagne couronne son fils Louis empereur. La même année les Maures pillent Nice.

   Nous avons vu que l’acculturation est presque générale dans l’empire et que Charlemagne tout comme Pépin le Bref ne savent ni lire, ni écrire. Charlemagne veut développer une élite et pour redonner sa place à l’écriture il n’a d’autre solution que de faire appel au clergé. L’un des maîtres de l’école palatine fondée par Charles est Albinus Flaccus, dit Alouin, originaire de (.Grande.) Bretagne, fait adopter la « caroline » (.minuscule.) déjà largement répandu outre Manche. Est abandonné l’usage du « Bas Latin » vaguement compréhensible par le « bas peuple », que se soit en Francia, en Ibérie et en Italie, au profit du Latin classique que seul les érudits peuvent comprendre, ce qui va favoriser la multiplication des dialectes et la division des peuples européens. Si l’enseignement, qui est en latin, est développé chez les religieux, le peuple est laissé sans enseignement car les écoles laïques ont presque toutes disparus (.celles qui subsistes sont presque toutes localisées en Italie.) et la promulgation en 789 du « admonitio generalis » qui impose la création d’une école dans chaque paroisse a un effet limité qui de plus n’est ouvert qu’à une certaine élite, c’est probablement à cette époque qu’apparaissent les débuts des divers dialectes qui vont prendre forme en France. La supposée « Renaissance carolingienne » est donc plus que relative. D’autre part dans de nombreuses régions ou les Germains ne constituent pas la majorité de la population, les mariages mixtes favorisent l’adoption de dialectes latins, en effet, lorsque l’épouse ou la concubine est autochtone, les enfants adoptent généralement la « langue maternelle ». En revanche, le clergé par son instruction va devenir de plus en plus influent vis-à-vis du pouvoir. Très pieu, Charles fait édifier à Aix une « cappa » (.Chapelle.) afin de recueillir la demi cape de Martin et envoie des chevaliers en « Terre sainte » rapporter de multiples reliques plus authentiques les unes que les autres. Parallèlement l’asservissement du peuple se généralise. Alors que l’esclavage subsiste, le servage du bas peuple se développe. Malgré la misère du peuple les théologiens francs se préoccupent principalement d’ironiser sur l’iconographie qui sévit à Byzance. Les administrateurs de circonscriptions sont des comtes nommés et révocables et Charles remet ainsi en cause les distributions de fiefs réalisées par Charles Martel. Ces comtes sont contrôlés par des « missi dominici » (.ou inspections.) composées d’un comte et d’un religieux, mais le dispositif reste limité et Charlemagne accaparé par ses guerres ne se donne pas les moyens de contrôler la bonne mise en place de ces directives administratives. Il rend obligatoire la messe le dimanche et les jours de fêtes et préconise, pour palier aux disettes, non pas la constitution de stocks de blé, mais d’implorer la miséricorde de Dieu ce qui est tout de même plus économique ! Il interdit la vente de nourriture à l’étranger.

   Les maisons dans les villages font six à dix mètres carrés et pour éviter les incendies les foyers sont placés à l’extérieur. C’est au cours des campagnes contre les Avars que l’usage des étriers est adopté.

   Le chroniqueur et ami de Charlemagne, Eginhard (.ou Einhard / v 770 à 840.) qui a été chargé de la réalisation du palais et de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle et qui deviendra le conseillé de Lothaire, a affirmé que l’empereur Charlemagne n’a jamais été capable de tenir une plume (.pour écrire.).

   Charlemagne qui a renoncé à la polygamie, mais qui s’est payé de nombreuses concubines, qui a massacré quantité de Saxons et d’Avars, qui a condamné à mort les réfractaires au christianisme, sera canonisé sur la demande de l’empereur Frédéric Barberousse en 1.165 par l’anti-pape Pascal lll et sera implicitement reconnu comme « Bien heureux » par le pape Benoît XIV ! Un autre Benoît, le seizième du nom, affirmera que par le passé l’athéisme a été cause de bien des crimes, mais il faut reconnaître que Staline, bien qu’élevé chez les jésuites, n’a pas été canonisé, lui !

  Charlemagne, chrétien et esclavagiste : Alors que dans l’empire des jeunes sont encore vendu comme esclave, parfois par leurs propres parent, et que certaines sanctions juridiques réduisent en esclavage les condamnés, le roi très chrétien Charlemagne ajoute à la « loi salique » cet édit de 803 : « Si quelqu’un, craignant de tomber en esclavage, tue son père, sa mère, son oncle, sa tante, son beau-père ou tel autre de ses parents par lesquels il soupçonnerait pouvoir être réduit en esclavage, qu’il meure et que ses enfants et sa famille soient esclaves » (.d’aucuns ont raison d’affirmer que les religions nous ont beaucoup apportés / voir L’Histoire n° 149.). Les dispositions juridiques élaborées pour le vol de bétail et à leur vente s’applique également pour les esclaves volés ou vendus. La femme libre qui copule avec un esclave devient esclave, à moins que ses parents préfèrent la tuer. La vassalité est rigoureusement réglementée, mais Charlemagne par un capitulaire autorise deux possibilités de rompre cette vassalité : si le seigneur viole l’épouse de son vassal ou s’il bat à coup de bâton le dit vassal.

   Louis ler le Pieux (.814 à 840.) est persuadé que son pouvoir vient de Dieu et si Charlemagne avait soumis à son autorité le clergé, Louis laisse l’Eglise prendre de l’autorité. En 817 il promulgue une constitution qui instaure le droit d’aînesse au profit de Lothaire ce qui provoque la révolte de Bernard, son neveu et petit-fils de Charlemagne, roi d’Italie, alors Louis le dépose en 818 et le fait aveugler. Devenu veuf en 818 il choisit sa nouvelle épouse, Judith de Welf, une Bavaroise, parmi un lot des plus belles filles de nobles. Par ses faiblesses Louis hérite du surnom de Débonnaire. En avril 823 le pape Pascal ler couronne Lothaire empereur associé. Suite à la naissance de son fils  Charles, Judith entre en conflit avec le conseillé du roi, Wala, revendique des droit pour son rejeton et fait éloigner Lothaire. En 826 la Catalogne est envahie par les Cordouans, mais Bernard de Septimanie, cousin de l’empereur refoule des intrus. Ce dernier soutenu par Judith remplace en 829 Wala qui s’empresse de comploter contre le favori de la reine et finit par accuser la reine d’adultère, alors, au moment ou la Bretagne entre en effervescence, éclate la révolte des fils de la première union – Pépin, Louis, Lothaire - et Judith est expédiée au couvant de Sainte-Radegonde à Poitiers. Mais c’est sans compter la rouerie de cette dernière qui arrive à refaire surface, à monter les deux frères contre Lothaire et à écarter Wala en 830 au profit de son nouvel allier, le moine Gombaud. Les trois fils ainsi que Wala obtiennent le soutien du pape Grégoire IV et marchent contre leur père qui se voyant abandonné par ses proches capitule au Sud de Colmar en 833 et Lothaire avec le soutien de l’archevêque de Reims, Ebbon, contraignent Louis le Pieux à abdiquer. Puis les trois frères se disputent sur l’héritage, alors Lothaire libère son père et Louis le Débonnaire récupère son trône en 835, mais le droit l’aînesse est abandonné et l’empire est divisé. Le duc de Bénévent qui dépend de l’empire franc, lors d’un traité commercial conclu en 836 avec Naples (.qui vénère « Saint Janvier ».) interdit aux Napolitains l’achat de Lombards pour les revendre comme esclave aux musulmans. En 838 les Maures pillent Marseille. A la mort de Louis le débonnaire, Lothaire qui hérite de la couronne impériale veut être le suzerain de ses frères. Il est battu par eux à Fontenoy-en-Puisaye en juin 841, puis en février 842 l’armée de Lothaire commandée par l’évêque de Mayence, Ottokar, est défaite près de Strasbourg. En 842 les Maures effectuent un raid jusqu’à Arles. Louis le Germanique et Charles le Chauve au Serment de Strasbourg scellent une alliance et un nouveau partage de l’empire est imposé à Lothaire en août 843 au traité de Verdun.

  Marches d’Espagne (.les marches devinrent des marquisats.) : En 755, la région de Pampelune se révolte contre les Maures, mais après l’arrivée des Francs en 778 elle reste une région disputée entre chrétiens et musulmans. Gérone v 785, puis Urgelet la Cerdagne avec Barcelone (.en 797.) se placent sous la protection de Charlemagne. Les Baléares qui viennent d’être razziés par les musulmans se donnent à Charlemagne en 799. A partir de 800 la rive gauche de l’Ebre est colonisée en partie d’immigrant venant du nord des Pyrénéens. Leurs implantations s’accompagnent de constructions de « castillos et c’est à cette époque qu’apparaît la première mention de « Castilla ». Le fils de Charlemagne, Louis d’Aquitaine, s’empare en 801 du comté de Barcelone et la région de Pampelune est occupée par les Francs en 806. Sont investies Tarragone en 808 et Pampelune en 809.Louis s’empare de Tortosa en 811, mais ne peut prendre Huesca. L’émir Al-Hakam signe la paix en 812 et la marche de Gotalania (.de got, ce qui donnera le nom Catalogne.) est constituée. En 824 l’armée de Louis le Pieux est battue par les Maures. L’Aragon et les comtes de Barceloneen profitent pour s’émanciper de la tutelle franque. D’autres petits comtés se constituent dans la mouvance franque : Ausone, Ampurias, besalú, Sobrarbe et Ribagorza.

  Marche de Bretagne : En 753 Pépin le Bref s’empare de Vannes, mais les Bretons ne payent pas le tribut. Charlemagne intervient en 786, 799 et 811 et organise la Marche de Bretagne. Louis le Pieux veut annexer la Bretagne en 818. Le chef des Vannetais, Morvan, trouve la mort, mais en 822, un autre Vannetais Wiomarc’h reprend les armes et en 824 c’est le soulèvement général. Wiomarc’h est pris et assassiné et Louis nomme alors Nevenoë (.ou Nominoë.) dux (.ou duc.) de Bretagne.

  Marche de Thuringie : En 804, Charles Magnus organise la Thuringie en Marche afin de se protéger des Slaves.

  Bavière : Comme Tassilon lll (.748 à 788.) tente de prendre ses distances avec le pouvoir franc, il est convoqué par Charlemagne à l’assemblé de Worms en 787, mais le Bavarois demande l’aide des Avars, mais il est battu et déposé en 788 puis est tonsuré. La Bavière est intégrée à l’empire franc et est placée sous l’autorité de Gérold (.ou Gérault.), beau-frère de l’empereur. Gérold est tué en 799 lors d’une campagne contre les Avars. Louis le Pieux érige la Bavière en royaume au profit de son fils Lothaire, puis en 817 la donne à son fils Louis, dit le Germanique.

   Sous Louis ler l’organisation du royaume décline de nouveau et en 829 des évêques signalent au roi que l’étalonnage des poids et mesures instaurés par Charlemagne ne sont plus respectés.

   Moravie :

   Libérée du joug avars, la Moravie est organisée en royaume par Mojmir (.ou Moymir.) v 822 et la capitale devient Velegrad.

   Bulgarie :

   Les khan Vinex (.753 à 762.), Telets (.762 à 765.), Sabine (.765 à 766.) Oumor (.40 jours.), Toktou (.766 à 767.) et Pagan (.767 à 768.), bien que devant faire face à des querelles dynastique engagent à partir de 755 des expédients régulièrement contre Constantinople. Le Khan Telerig (.768 à 777.) est attaqué par les Byzantins et doit faire sa soumission en 772. Kardam (.777 à 803.) restaure l’autorité et le grec devient la langue officielle pour l’administration. En 777 le khan se fait baptiser à Constantinople, épouse une princesse impériale et reçoit le titre de patrice. En 792, il bat les Byzantins, alors il obtient une partie de la Macédoine et un tribut annuel de la par du basileus. En 796 les Bulgares aident Charlemagne à écraser les Avars. Le Khan Krum (.ou Kroum /803 à 814.) renforce le pouvoir central, se tourne en 805 du coté des Avars dont-il annexe la partie orientale de leur khanat, puis en 809 occupe Sredets, l’actuelle Sofia. Ensuite les Bulgares étendent leur territoire vers le Sud-ouest et occupent provisoirement la Serbie et l’Albanie. Krum bat Nicéphore et le capture en 811, le fait décapité, puis transforme son crâne en un bol plaqué or, ensuite, il bat Mikhaïl ler (.ou Michel ler / 811 à 813.) qui est peu après détrôné, ensuite il assiège Constantinople en 814, mais meurt subitement. Omourtag (.814 à 831.) est battu par les Byzantins en 814 et signe la paix en 816. Omoutag refoule en 824, puis en 829 les incursions khazars. Ensuite il mate dans le Nord-ouest les révoltes slaves. Il écarte du trône ses deux premiers fils et c’est Malamir (.831 à 836.) qui prend le pouvoir et pourchasse les sectateurs de Jésus. Il bat les Byzantins qui l’avaient attaqué et annexe la région de Philippopolis, futur Plovdiv. Ensuite c’est le fils du second fils d’Omourtag, Presian (.836 à 852.) qui monte sur le trône. Il lie de bonnes relations avec la Germanie. Sur la demande de Byzance il mate la révolte slave à l’ouest de Rhodope en 837 et annexe le territoire pacifié, puis s’empare de la Macédoine et de la plaine du Kosovo.

   C’est au IXème siècle que Sigidunum commence à être appelée Belgrade (.Beograd = Ville blanche.).

   Croatie :

   Les Francs s’emparent de la Croatie, mais le pays se révolte de 810 à 823, puis passe sous l’influence Bulgare.

   Saxe :

   Les Saxons entrent en effervescence v 772. En 778, Widukind prend la tête du soulèvement contre les Francs et les Saxons ralliés à Charlemagne sont massacrés. L’armée de Charlemagne est défaite dans le massif de Süntelgebirge en 782. Pour faire oublier sa défaite, Charlemagne fait exécuter à Verden 4 500 Saxons rebelles qui refusaient la conversion au christianisme. Widukind finit par se rendre en 785 et se fait baptiser, mais le Nord de la Saxe reste insoumis.

   Avars :

   Le Khanat des Avars est attaqué par Charlemagne en août 791, en 792 des Saxons insoumis font alliance avec les Avars. Les Francs attaque ne nouveau le khanat qui et la capitale, le « Ring », est pillé par Pépin, le fils de Charlemagne, en 795 / 796. Quinze chars emportent à Aix le trésor du Khagan Theodoros. Ce dernier fait sa soumission et les Avars sont soumis au tribut. Ils tentent de se révolter en 799, mais les Francs écrasent les mutins. Le pays est totalement pacifié en 803 et le nouveau khan se fait baptiser en 805 sous le nom d’Abraham.

   Magyars :

   Les Magyars v 750 progressent vers l’ouest et s’établissent au Nord de la mer d’Azov v 833. Ils doivent accepter la tutelle Khazar.

   Angleterre :

  Mercie : Offa (.757 à 796.) établit sa domination dans le Sud de l’Angleterre de la Humber à la Manche, fait exécuter en 794 le roi Æthelbert de l’Est-Anglie et noue de bonnes relations avec Charlemagne. Il introduit en Grande Bretagne la pratique du sacre. Il fortifie sa frontière le long du pays de Galle (.voir Wessex.).

  Wessex (.Saxe de l’Ouest.) : Egbert le Grand (.ou Ecbert, ou Ecgberht / 802 à 839.) quitte la fédération du Mercie. Il occupe la Cornouailles v 815. Il instaure un pouvoir fort en 825, établit une monarchie héréditaire, réunit sous son autorité tous les royaumes anglo-saxons en 829 / 830 : Kent, Sussex (.Saxe du Sud.), Surrey et Essex (.Saxe de l’Est.), mais le royaume de Mercie ne reste soumis qu’un an bat et les Danoisalliés aux Bretons de Cornouailles en 838, à Hingston Down. Le commerce se développe avec l’empire Franc. A la fin de son règne il doit faire face aux raids vikings.

   Nota : Paradoxalement, si l’enseignement du latin a presque totalement disparu dans l’empire carolingien, c’est cher les Anglo-saxons, ou sous l’influence des évangélistes, que le latin regardé comme langue sacrée subsiste le mieux, et, nous l’avons vu, c’est des Britanniques tel que Albinus Flaccus, dit Alouin, qui, avec quelque religieux venant d’Italie, qui réintroduit l’usage du latin dans l’empire franc.

   Ecosse :

  Pictes : Il semble que Constantin ler  (.789 à 820.) roi d’une tribu Picte et peut-être maître de quelques Scots a pris des Scots à son service pour diriger l’état. Il doit faire face aux premiers raids Vikings.

   Dalriada / Ecosse : Les Scots pillent la province picte du Fortrenn en 758. Il semble que le fils de Aed, Fergus (.mort en 781.) a commencé à soumettre une partie des tribus pictes, soit par la force, soit plus vraisemblablement par la négociation et des unions matrimoniales. En 843, Kenneth ler Mac Alpin (.834 à 860.), roi des Scots du Dalriada unifie les principautés Scots, puis Pictes après que ceux-ci eut été dévastés par des raids danois, ce qui marque la naissance de l’Ecosse. La cour reste itinérante.

   Irlande :

   Divisée, les Irlandais ne peuvent faire face aux raids Vikings qui débutent en 795. Les Vikings pillent de préférence les monastères riches en marchandises de toutes sortes. Ils commencent à s’établir sur l’île v 840. Dublin est fondée en 841.

   Des moines Irlandais vont s’établir en Islande v 800.

 

 

   Scandinaves :

  Les Vikings (.Vikingr, Vikingar au pluriel / qui va vers l’ouest.) : Ces commerçants qui, contre des esclaves, vendent grains, graisse, porc et bois, commencent à lancer des raids. Leur langue, le « vieux norrois occidental » parlé en Norvège et au Danemark est proche du « vieil anglais ».

   Vers le nord : Les Norvégiens occupent les Shetland en 800 et les îles Féroé en 825.

  Vers le sud : Ils commencent à harceler la Grande Bretagne v 780 ou les royaumes organisent leurs défenses. L’Ecosse (.principalement les Orcades et les Hébrides.) et l’Irlande sont menacées à leur tour v 795. La première expédition contre l’empire Franc à lieu en 799, mais Charlemagne crée une flotte de défense en 802 pour se protéger. En 810, le Danois Godfredr tente d’occuper la Frise, mais il est assassiné en 811. Charlemagne fait la paix avec son successeur Hemming. Après la mort de Charlemagne l’organisation de défense se désagrège et à partir de 830, les côtes de l’empire Franc sont régulièrement razziées et les Vikings remontent à plusieurs reprises le Rhin.

   Nota : Les navires vikings sont appelés au XIXème siècle « drakkar » par erreur. Il serait préférable de les nommer knörr, skeid ou langgskip. Au départ ils peuvent transporter 30 tonnes et leur charge pourra atteindre 50 tonnes au XIIème siècle.

  Les Varègues (.Voeringr / qui va vers l’est.) : Au début du IXème siècle, ces commerçants qui vendent fer et pelleteries, descendent la Volga, la Lovât et le Dniepr. Selon les circonstances ils commercent ou razzient les campagnes et les villes. Ils fondent plusieurs villes dont Novgorod (.voir Slaves.).

   Danemark :

   Godfred (.ou Göttrick.) du Jylland résiste v 800 aux armées franques et en 811 la paix est signée avec l’empereur. La première monnaie apparaît v 825. Harald ler Klak se convertit au christianisme en 826.

   Lituanie :

   Les tribus lituaniennes opèrent une première expansion au IXème et au Xème siècle.

   Vendes (.ou Wendes ou Vénédes.) :

   Les Germains appellent Vendes les peuples venus s’établir en Pologne tel que les Polabes, les Obodrites, les Sorabes qui occupent la Lausitz (.ou Lusace.) et les Slovènes et qui se sont mêles aux autochtones, qui comporte probablement des ancêtres germaniques. Ce peuple très combatif développe le commerce avec les Varègues et Kiev. Païens, les Veuves sont brûlées avec leur mari défunt.

   Khazarie :

   Les Khazars étendent leur domination vers le nord et imposent aux tribus slaves (.Sévérians, Radimitchs et Viatitchs.) le versement de tributs. Dès 842, ils se heurtent aux Varègues.

   Slaves :

   La localisation des principales tribus slaves est établie à cette époque (.voir carte.). Les Polianes (.Gens de plaine.) sont établis à l’Ouest de Kiev et plus au Nord-ouest se trouvent les Drevlianes (.Gens des forêts.). Les Varègues développent le commerce sur tous les grands fleuves ou ils transportent leurs marchandises sur de longues distances. Leurs navires très légers sont traînés lors de chute ou d’un fleuve à l’autre. Ils commercent avec les Arabes, les Khazars et les Byzantins et lancent plusieurs raids sur la Caspienne. Quand ils le peuvent les Slaves rançonnent les Varègues.

   Géorgie :

   Au IXème siècle, la Géorgie retrouve sa souveraineté sous une dynastie Arméno-Géorgienne.

ASIE :

   Hadramaout :

   Les Zaydistes tentent v 815 de prendre le contrôle du Sudarabique. Les tribus Tihama se révoltent en 818 contre le pouvoir abbasside.

  Ziyadites : Ziyad devient gouverneur et la région obtient pratiquement son indépendance en 820.

   Abbassides (.ou Abassides.)  :

   Au Vlllème siècle de nouvelles cultures provenant d’Inde sont introduite dans les pays arabes : riz, canne à sucre, coton, soie et divers légumes.

   Abû Muslim réprime dans le sang un soulèvement shi’ite dirigé par Sharik ibn Chaikh al-Mokri à Boukhara. En 751, Ziyad ibn Salih est victorieux des Chinois près de Samarkand (.voir Chine.). Ils capturent des artisans qui savent fabriquer le papier. Ce nouveau produit va très vite remplacer le papyrus dans tout l’Orient. Ziyad ibn Salih devenu un peu trop distant est ramené à la raison par Abû Muslim. Abū Ja’far Al-Mansūr (.754 à 775.) prend en 754 Bagdad (.ou Baghdad.) pour capitale ou il édifie en 762 une forteresse à l’écart de la ville. Il l’a choisi pour sa position prépondérante sur les voies commerciale de l’Inde, de la Chine, de Ceylan, de l’Afrique et de la Russie. Influencé par les Sassanides la cours de Bagdad adopte le faste de cette civilisation iranienne qui elle-même avait conservée les uses de la dynastie perses des Achéménides et il crée la charge de vizir qu’il confit à la famille des Barmékides (.ou Barmécides.). Abû Muslim, inquiète par sa puissance le calife et est rappelé à Bagdad ou il est assassiné en 755. Le calife doit mater une révolte Zaydites. Dès le règne d’al-Mansūr le nombre des esclaves progresse rapidement. L’armée est composée au début de la dynastie de volontaires, mais progressivement les possédés (.ou esclaves ou Mamelouk.) d’origine turque pour la plupart sont de plus en plus nombreux et finissent par devenir prépondérants. Ils sont en majorités d’origine turque, mais il y a aussi des Européens et des Africains. La société passe progressivement d’un état de guerriers arabes à une société de tolérance et d’intégration. L’imam Abü Hanifa  par son interprétation des lois de l’islam influence les califes qui adoptent sa doctrine : le Hanafisme qui est favorable à la tolérance. Les taxes supplémentaires qui taxent les non musulmans sont progressivement supprimées, mais avec le développement des grands domaines, des galères, des mines et des travaux d’aménagement du territoire, « l’usage » de l’esclave s’intensifie et les basses classes sont marginalisées. Avec l’intensification du commerce de la soie chinoise l’industrie du tissu se développe en Perse. L’essor du commerce permet une débauche de luxe et de luxure à la cour ce qui déçoit les Kharidjites ainsi que les Shi’ites qui reportent leurs espoirs sur les descendants du prophète par Fātima et Ali. Al-Mahdi (.775 à 785.) subit l’influence de son ministre Ya’qūb ibn Dāwūd, un shi’ite. Il remporte quelques succès sans lendemain contre les Byzantins. En 779, sont entrepris des persécutions contre les zindiq (.manichéens.). Le calife Mūsā al-Hādi (.785 à 786.) est assassiné par Khayzurān la mère du nouveau calife, Hārūn al-Rashid (.ou Hārūn al-Rachid ou Hārūn al-Rašid, ou Haroun al-Raschid / 786 à 809.) qui s’entour de poètes, de chanteurs et de musiciens. Hārūn doit faire face à de multiples soulèvements, en particulier en Egypte en 788 et en 794 ainsi qu’en Perse ou les Alides et les Kharidjites se soulèvent de 792 à 795. A la cour et dans le harem d’Hārūn les eunuques turcs sont devenus largement majoritaires et influencent la politique du calife ce qui provoque de nombreuses rancunes chez les Arabes. Le calife se pare du titre d’imam (.chef suprême de la prière.). Cet accroissement du pouvoir religieux cherche à contrebalancer le pouvoir politique qui s’étiole. Il reçoit des ambassades de l’empire franc et s’engage à assurer la sécurité des pèlerins chrétiens. Il accorde en 800 le gouvernement de l’Ifriqiya (.la Tunisie.) aux Aghlabides (.voir ce nom.), avec les pleins pouvoirs et une succession héréditaire ce qui est la reconnaissance de la faiblesse du pouvoir califale. En 803, al-Rashid retire le pouvoir à son vizir (.ou wazir.) Yahya, un Barmakide (.ou Barmécide.), et fait arrêter ses fils et l’un d’eux est exécuté. Il gouverne alors avec l’appui des eunuques et des māwāli. Il combat les Byzantins et signe avec eux plusieurs traités. Al-Amin (.809 à 814.) qui a de très nombreux eunuques à son service à Bagdad les sépare en deux groupes : les « sauterelles » pour les eunuques de « race » blanche et les « corbeaux » pour ceux de peau noire. Al-Ma’mūn (.814 à 833.) désigne comme successeur du septième iman Riza, puis avec l’aide du Général Tahir ibn Husayn (.voir Tâhirides.), écarte du pouvoir son frère al-Amin et le fait assassiner. En 818, Riza meurt d’une indigestion suspecte ! Tâhir prend Bagdad en 819. Le calife adopte la doctrine des Motazilites qui s’entendent avec les shi’ites modérés et qui considèrent que le Coran a été créé, il persécute ceux qui affirment que le Coran est incréé, il accorde aux mazdéens un poste de haut dignitaire à la cour et persécute les opposants religieux dont Ahmed ibn Mohammed ibn Hanbal (.780 à 855.) qui est pour l’acceptation littérale du Coran et ce dernier est emprisonné. Probablement pour éviter les problèmes ethniques dans Bagdad le calife répartit les troupes selon leur origine dans des quartiers séparés. Al-Ma’mūn fonde la « Bayt al-Hikma » (.Maison des sciences.) à Djundichapur en 832 ou est créé une bibliothèque et ou sont traduits les œuvres philosophiques, médicales et de mathématiques grecques donnant au califat une grande culture. Des jonques chinoises viennent commercer dans le golfe Arabo-persique v 825. Le peuple de Bagdad étant devenu ouvertement hostile à l’afflux de Mamelouk d’origine de Transoxiane et du Khorasan (.certains avancent que le calife al-Mu’tasim aurait enrôlé près de 70 mille esclaves turcs pour sa troupe.) et qui constituent les troupes d’élites, ainsi qu’au motazilisme, le calife al-Mu’tasim Bi-llāh (.ou Mustasim, ou Moustasim / 833 à 842.), lui-même fils d’une esclave turque, s’installe avec ses troupes d’élites à Samarra qui devient la capitale de 836 à 892 et laisse l’armée régulière à Bagdad. Il écrase la révolte du Perse Bābak en 837, il envoie Ahmed ibn Tulun pacifier l’Egypte et remporte la bataille d’Amorion sur les Byzantins en 838. En cette période difficile, les chefs turcs de l’armée augmentent leurs pouvoirs (.voir Egypte.). Le commerce prend forme avec les Varègues et les Juifs Rādhānites de l’empire franc v 840.

   Le mathématicien al-Khwarizmi (.ou Achoarisme.) popularise l’usage des « chiffres arabes » empruntés aux Indiens.

   Arménie :

   Les Abbassides sont plus dirigistes en imposant une administration directe et augmentent les impôts ce qui provoque un soulèvement v 770. Alors que s’installent des guérillas larvées de nombreux Arméniens migrent vers l’empire Byzantin.

   Tâhirides (.ou Takirides / voir Abbassides.) :

   D’origine perse, Tâhir ibn Husayn (.ou Tahir ibn Hussayn.), gouverneur de Syrie, reçoit du calife le gouvernement du Khorāsān (.ou Khorassan.) en 820. Il se considère vassal du calife, mais possède une large autonomie. Après sa mort subite en 822, son fils assure sa succession.

   Karluks (.ou Karlouks ou Karloukes ou Qarlouq.) Turcs Occidentaux :

   Un général chinois fait exécuter le roi de Tachkent par orgueil (.voir Chine.). Les populations outrées font appel aux Arabes ainsi qu’à une tribu turque, les Karluks. Après avoir écrasé l’armée chinoise les Karluks deviennent maître de la vallée de l’Ili.

   Turcs Orientaux :

   Le Tourfan passe dans la sphère d’influence Ouïgour et ceux-ci lient de bonnes relations avec la Chine et viennent par deux fois en aide à l’empire du Milieu. Le qaghan Teng-li Meou-yu (.759 à 780.) ramène de sa campagne de 762 à 763 des missionnaires qui le convertissent au manichéisme et qui devient religion d’état. En 768, le qaghan obtient de l’empereur un décret qui autorise la prédication du manichéisme en Chine. Il adopte l’écriture sogdiane. En 840 les Kirghiz s’emparent de l’empire des Ouïgours et ceux-ci se réfugient au Nord du Tarim v 843.

   Kitan (.ou Kitat.) :

   En 751, les Kitan écrasent une armée d’invasion chinoise. Kitan Ngan Lou-chan s’empare v 755 des deux capitales chinoise,.Lo-yang et Tchang-ngan,et met en fuite l’empereur. Les Kitan sont refoulés en 757 par une coalition sino-ouigour.

   Corée / Silla :

   L’artisanat se développe. La noblesse devient de plus en plus puissante et à partir de 750 les révoltes se multiplient. Hyegong (.765 à 779.) est renversé et assassiné par Sōndōk (.780 à 784.). A partir de ce moment les guerres civiles se succèdent. En 803, un traité d’amitié est signé avec le Japon et le commerce maritime devient fleurissant avec la Chine et l’archipel Nippon. En 822, Kim Hōn-chang se révolte et fonde dans l’extrême Sud du pays l’état du Chang’an (.la Grande paix.) qui subsistera jusqu’en 826.

   Les sectes bouddhistes se multiplient. La secte Sōn v 800, dérivée du Zen japonais se développe.

   Pohai (.ou Parhae.) :

   Le roi Mum (.737 à 739.) s’empare du petit Koguryō. Le royaume est à son apogée sous Sōn (.818 à 830.) et s’étend vers le nord jusqu’au fleuve Amour.

   Chine :

  Dynastie des Tang : Suite à la contre offensive contre les Arabes en Transoxiane de 745, le gouverneur chinois Khotan (.ou Koutcha.) reproche à un prince turc de Tachkend (.ou Tachkent.) en 750 de manquer de zèle, il l’attaque et le fait décapiter. Le fils du Turc organise un soulèvement et fait appel aux Turcs Karluks ainsi qu’aux Arabes de Sogdiane. L’armée chinoise commandée par le général coréen Kao Sien-tche (.ou Gao Xianzhi.) est vaincue par cette coalition en 751 à Atlach près de la rivière Talas. En 752 la Chine remporte une victoire sur le Nanzhao et leurs alliés tibétains, mais les difficultés se multiplient et en 754 l’empire du Milieu renonce à sa domination sur cette province. Le favori de l’empereur Tang Hiuan-tsong (.ou Xuanzong / 712 à 756.), le général An Lou-chan (.ou An Lushan.) d’origine turque obtient de nombreux privilèges tel que de frapper lui-même sa monnaie. En 755, suite à la nomination du favori de l’impératrice Yang Guozhong au poste de premier ministre, An Lou-chan entre en rébellion et s’empare du Loyang en 755 et de Tchang’an, la capitale en 756. En 757, Shi Siming lui succède à la tête de la rébellion alors que les Ouigours en profitent pour occuper le Gansu (.ou Kansou.). Afin d’obtenir l’aide des Ouigours, l’empereur Sou-tsong (.756 à 762.) promet un tribut annuel de 20.000 pièces de soie et donne au qaghan une princesse de sang impérial. Sous Tai-tsong (.ou Dalzong / 762 à 779.) les Ouïgours pillent Chang’an en 762 et matent le soulèvement en 763. Après le replie des Ouigours, les Tibétains effectuent de nombreux raids au Gansu et au Shensi (.ou Shaanxi ou Shänxi.) et occupent à leur tour Chang’an. Avec l’aide des Ouigours les Tibétains sont écrasés dans le Shensi.

   Ayant des difficultés à percevoir les impôts sur les grands domaines la fiscalité est révisée et les monopoles du sel en 758 et de l’alcool en 764 sont rétablit et celui du thé est crée en 793. Ces monopoles enrichissent l’état ainsi que les commerçants chargés de la levée de ces taxes. Les marchands de thé mettent en service les premiers billets de change appelé monnaie de change.

   L’empereur Tö-tsong (.779 à 804.) fait alliance avec les Ouigours et le Nanzhao pour combattre les Tibétains, mais ces derniers envahissent en 790 le Gansu. Le traité de Chang’an en 821 et ratifié à La-sa (.ou Lhassa.) en 822 reconnaît l’indépendance du Tibet qui garde la souveraineté sur le Gansu. A l’issue des luttes entres eunuques, l’un de ces clans porte au pouvoir Wen-tseng (.ou Wenzong / 826 à 839.). L’empereur Wou-tsong (.ou Wuzong / 840 à 846.) écarte du pouvoir les eunuques.

   Dès le VIIIème siècle les Chinois s’approvisionnent de « nids d’hirondelles », en fait des nids de martinet, dans l’archipel des Philippines.

   Le Bouddhisme a effectué une progression constante au sein de l’empire (.voir annexe du chapitre 8.) et est totalement intégré au début de la dynastie Tang. Le pouvoir accorde des dons et des exemptions de taxes, et en compensation les bouddhistes doivent s’acquitter de prestations spirituelles au profit de l’empereur, assurer les cérémonies funèbres pour la cour et assurer des œuvres de bienfaisance et la tenue d’hôpitaux et de dispensaires. Comme à l’époque de Jésus en Palestine, les temples sont devenus progressivement de véritables marchés ou se développe les prêts usuraires et la corruption sous toutes ses formes. Depuis l’introduction du bouddhisme en Chine les lettrés confucéens accusent les bouddhistes de ruiner l’état, la famille et l’esprit chinois en propageant des idées favorables au renoncement des valeurs de ce monde. Alors, comme le pouvoir est en pleine déliquescence, afin de complaire aux riches notables confucéens, les empereurs vers 840 multiplient les mesures répressives contre les cultes étrangers (.voir chapitre suivant.).

   Chine / Nam-Viet : En 784, Phung-Hung provoque le soulèvement de l’Annam et tient tête aux Chinois pendant sept ans.

   Nanzhao :

   En 754, le Nanzhao est reconnu par la Chine comme état indépendant (.voir Chine.). Ensuite le Nanzhao s’étant rapidement vers le sud au détriment des Khmers et du royaume de Srikshetra de Haute Birmanie. Le commerce se développe avec la Chine et l’Inde et le bouddhisme fait son apparition.

   Tibet :

   Suite à une révolte des ministres l’empereur est assassiné en 755. Trisong Détsen (.755 à 797.) profite de la révolte de An Lushan (.voir Chine.) pour reprendre le contrôle du Tarim. A l’Ouest avec l’aide des Turcs, il combat les musulmans et étend son territoire. Ensuite le Tibet aurait provoqué la soumission du roi du Pala en Inde. En 762, l’empereur Tai-tsong rompt ses relations avec le Tibet. Alors Trisong envahit l’Est de la Chine et pillent Chang’an. Trisong se convertit au bouddhisme qui devient religion officielle en 791. La doctrine indienne du bouddhisme devient prédominante et le sanscrit est adopté comme langue sacrée en 794. Mouné Tsenp, inspiré par le bouddhisme, veut réduire l’écart entre riches et pauvres. Il est assassiné en 799 par sa mère. Avec Tridé Songtsen le Tibet arrête ses campagnes guerrières. Tritsoug Détsen (.815 à 838.) persécute les membres de la religion beun (.ou bön.) qui est en déclin. Après quelques incidents frontaliers la paix est signée avec la Chine en 821 / 823 (.voir Chine.). Tritsoug est étranglé par ses ministres de religion beun. Son frère Tri Oudoumtsen Darma (.838 à 842.) persécute les bouddhistes et les temples sont détruits. Il finit assassiné par un moine bouddhiste. Le pays se scinde alors en deux clans : les Eusoung sur le Tsang et les Youmten dans le U, puis le pays éclate en une multitude de principautés v 850.

   La tradition fait de Padmasambhava (.755 à 797.) le fondateur de la « Nyingmapa » (.école des Anciens.) après avoir domptés les démons hostiles au bouddhisme et serait le rédacteur du « Bardo Thödol », fondement du premier courant de pensées du bouddhisme tibétain et fixant le rite des morts et réincarnations.

   Birmanie :

  Pyu : Les premiers raids birmans commencent v 790 contre le royaume Pyu pour se procurer femmes et esclaves. Les Birmans venus du Nanchao s’emparent du royaume Pyu en 832.

  Môns : Les Môns fondent au IXème siècle la ville de Pégu (.ou Hamsavsrti.) qui devient la capitale. L’anéantissement du royaume Pyu permet aux Môns d’accroître leur prospérité économique.

   Champa :

   Les chroniques chinoises abandonnent l’appellation du Linyi v 758 et employer le terme de « Huangwang » pour désigner le Champa. Ce changement de dénomination coïncide avec un changement de dynastie (.peut-être que l’ancienne lignée avait gardé des liens avec les anciens souverains du Linyi ?.) et le nouveau régime vénère le sanctuaire shivaïte du « Po Nagar » de Nha Trang ou réside un « linga », représentation phallique du dieu. Suite à l’un des raids javanais, le premier sanctuaire de Po Nagar est saccagé en 774. Le Champa lance en 803 et 809 des incursions vers le Nord en territoire sous tutelle chinoise.

   Khmer :

   Jayavarman ll (.802 à 850.) venu probablement de Java amorce la réunification du Tchen La en soumettant les princes Khmers et repousse la domination de Srivijaya qui s’est implanté sur la côte. Il se fait proclamer « roi suprême des rois des génies locaux » et le culte du dieu-roi est instauré et le pays s’indianise. La religion du pouvoir est le shivaïsme (.ou çivaïsme.) et la société est divisée en castes. Suite à l’introduction du bouddhisme au IXème siècle se développe une culture dite shivao-bouddhiste. Une irrigation complexe est réalisée et le pays devient prospère. Avec Jayavarman ll débute la période dit « angkorienne ».

   Dvaravati :

   A la fin du VIIIème siècle, le Dvaravati subit l’influence du Srivijaya.

   Indonésie :

  Srivijaya : Il poursuit son essor.

  Sanjaya / Sailandra : La dynastie Sailendra (.ou Shailendra / Seigneurs des montagnes.) s’empare du pouvoir au Sanjaya v 750. Le bouddhisme est favorisé. Le déclin s’amorce v 830.

   Inde :

  Pratihâra du Gurjara : Le Pratihâra lutte contre les Râshtrakûta v 780, mais il doit finalement se soumettre. Nâgâbhatta ll se libère de la tutelle de Govinda lll du Râshtrakûta et prend le contrôle de la vallée du Gange. Bhoja (.840 à 890.) est le plus grand empereur des Pratihâra. Il consolide et étend sa domination, refoule les Arabes et leur prend une partie du Sind.

  Kashmir : Après la mort de Yashovarman v 760, le Kashmir perd ses conquêtes.

  Vakataka : En 753, Kirtivarman ll (.744 à 757.) est battu par les Rashtrakûta qui en quelques années occupent la totalité du pays.

  Râshtrakûta : En 753, Dantidurga bat Kirtivarman du Calukya, puis soumet les Pratihâra, le Malava, le Berar et le Madhya-pradesh. Son oncle Krishna ler (.756 à 775.) finit v 760 de soumettre les Calukya et occupe le Ganga. Dhruva (.ou Dhora 780 à 793.) renverse son frère Govinda, puis achève la conquête du Dekkan. Govinda lll (.793 à 815.) soumet une partie de la vallée du Gange et obtient la soumission du Pala, mais sous Amoghavarsha ler (.815 à 878.) de nombreuses révoltes doivent être matées. De nombreux Arabes viennent commercer dans le pays.

  Pala : Porté au pouvoir par le peuple, Gipâla (.v 765 à 770.) étend sa domination sur le Magadha. Dharmapala (.v 770 à 810.) porte sa domination jusqu’à la frontière du Panjab, mais doit faire face aux convoitises. Il est battu par le Rashtrakuta et doit lui faire allégeance. Devapala (.v 810 à 854.) aurait fait allégeance au Tibet, à mois que des présents offerts lors de relations diplomatiques aient laissé croire aux Tibétains à un acte de soumission ? Quoi qu’il en soit, le Pala subit à cette époque une certaine influence culturelle du Tibet. Il reçoit une ambassade du Sailendra de Java.

  Ganga : Il est soumis par le Râshtrakûta de 768 à v 800.

  Pallava : Dantivarman (.826 à 844.) est battu par Govinda ll du Râshtrakûta.

  Commerce maritime : Nous avons vu que l’hindouisme a été un frein au commerce maritime. Au Vème siècle des commerçants chrétiens et judaïsants développent le commerce en haute mer, mais ils sont peu nombreux, ce qui permet d’être rapidement évincés à partir du IXème siècle par les marins musulmans qui prennent le contrôle du commerce en Inde, et plus particulièrement le long de la cote de Malabar (.Pays de montagne / cote Ouest de l’Inde.) ou dans les ports ils prennent femmes au sein des basses castes, leurs enfants restent avec leur mère, mais adoptent la religion du père dans la mesure ou, en plus de la pression du mari vient s’ajouté l’incitation qu’engendre le mépris des hautes castes pour les inférieurs.

   Népal :

   Khri-srong Ldebtsan (.755 à 797.) et Ral-pa-chan (.817 à 836.) lancent des raids dans la vallée du Gange.

   Ceylan (.ou Sri Lanka.) :

   Ceylan passe sous domination du Râshtrakûta v 800, mais la soumission reste formelle. De 815 à 862 le Pandya impose sa tutelle.

   Japon :

  Ere Nara : En 770, débute l’usage de la Xylographie.

  Ere Heian : En 794, l’empereur Kammu (.781 à 806.) prend pour capitale Heian-kyō, la future Kyoto. Au moment ou la dynastie des Tang est en déclin en Chine, le Japon cherche à développer une culture nationale. Après 838, les ambassades vers l’empire Céleste sont supprimées et le pays se replie sur lui-même. Sous l’empereur Uda (.887 à 897.) les relations commerciales avec la Chine sont suspendues. Du VIIIème au Xème siècle, les grands propriétaires dont les Fujiwara réussissent à se dégager des droits fiscaux dus à l’empereur qui se retrouve sans revenu. Kukai (.ou Kobo Daishi.) un moine bouddhiste, après un séjour en Chine au début du IXème siècle, conçoit à partir de l’écriture sanskrite les caractères Kana qui sont à l’origine de l’écriture japonaise.

AMERIQUE :

   Amérique du Nord :

   Culture Mound Builders :

 Civilisation du Mississippi v 750 à v 1600 : Entre 700 et 800, la culture Hopewell cède le pas à un nouvel essor culturel que l’on appel Civilisation du Mississippi. De nombreuses villes prennent forme et se fortifient à l’aide de palissade en bois. L’essor du commerce vers le sud favorise la pénétration de la culture mésoaméricaine. Les plates-formes cérémonielles en terre sont surmontées de temples à la mode mexicaine et des sacrifices humains y sont pratiqués. Les notables qui bénéficient de la polygamie ont leurs maisons édifiées sur des tertres. Les tumulus de type Hopewell sont réalisés pour les morts et les épouses, serviteurs et proches du monarque suivent ce dernier dans l’autre monde ! La ville de Cahokia (.près de la ville de Saint-Louis actuelle.), fondée v – 600, devient la plus grande agglomération de cette culture et elle compte à son apogée entre 15 et 20 milles habitants. Dans ces plaines l’agriculture favorisée par les dépôts de loess remontant à l’époque glacière devient prépondérante et le maïs est la principale culture. La sculpture des pipes en pierre reste d’usage.

 

CAHOKIA

 

Site actuel et reconstitution de l’ancienne cité.

 

   Anasazi :

   Les Anasazi se mettent à fabriquer des poteries peut après 750.

   Mogollon / Hohokam :

   Ces deux cultures deviennent de plus en plus proche v 800.

   Mésoamérique :

   Maya :

   Après une forte poussée démographique le pays Maya entre dans une grave crise v 800 qui finit par anéantir cette civilisation v 900 / 910, toutefois, les villes du Nord du Yucatan tel Chichén Itzá, Uxmal et Cobá échappent au déclin qui touche principalement les villes du Sud. La surpopulation, la déforestation et l’appauvrissement des terres provoquent famines, troubles et guerres qui ont eu raison de cette société.

   Caraïbes :

   Des tribus arawak, les Teino (.ou Taïno.) occupent v 800 les îles de la Dominique, de Porto Rico, de Cuba, de la Jamaïque et des îles Vierges. Ils commercent avec le continent et adoptent agriculture et le jeu de balles.

   Amérique du Sud :

   Les Caras (.ou royaume de Quito.) :

   Une confédération d’une quinzaine d’ethnies se constitue en royaume autour de Quito au VIIIème siècle. La culture irriguée en terrasse y est développée. Le travail est communautaire. Les Caras érigent des monticules ou Tolas.

   Culture Marajó :

   De v 800 à v 1 400 la société devient bien hiérarchisée et se développe une poterie à décore végétal et animalier.

 

Annexe

 

Christianisme :

« Saint Boniface » : En 719 Boniface est chargé par Grégoire ll d’évangéliser la Germanie. En 737 il est nommé archevêque par Grégoire lll qui le charge de réformer l’église franque, mais en 747, alors qu’il veut imposer une nouvelle hiérarchie, il doit s’incliner devant l’opposition unanime du clergé franc. Nous avons vu qu’il sacra Pépin roi. Ensuite il part évangéliser la Frise, mais en juin 754 il est tué avec 52 de ses compagnons par des Frisons près de Dokkum.

Légende : Gallus, dit Saint-Gall, arrive v 885 à faire croire que Pépin le Bref a tué de ses mains un lion près de Montargis, comme de nombreuses élucubrations procréées par des ecclésiastiques la légende fut gobé divinement !

Adoptianisme : Théodote de Byzance est le premier à diffuser largement l’idée que Jésus n’est pas le fils de Dieu de toute l’éternité, mais qu’il a été adopté lors de son baptême par Jean. Théodote est condamné pour son hérésie en 198 et le sera de nouveau en 269. L’adoptianisme est repris par l’évêque Paul de Samosate qui est condamné par des conciles en 265 et en 269. Cette hérésie dite aussi paulienne semble persister dans la région d’Antioche. L’adoptianisme est repris au VIIIème siècle par l’archevêque de Tolède Elipand (.ou Elipandus.) qui veut lutter contre les néosabelliens et sa doctrine est condamnée par le ministre de Charlemagne, Alcuin, condamnation qui est confirmé à Francfort en 794. Elipand reçoit le soutien de l’évêque Félix d’Urgel, il est condamné et relégué à Lyon. Les continuateurs de cette doctrine furent appelés les féliciens. Un néoadoptianisme est professé par Abélard, puis par les anabaptistes.

 

Islam :

   ● Ecoles musulmanes sunnites : Le sunnisme va se diviser au cours des siècles en quatre courants de pensés, ou école juridico-religieuses.

   ○ Abū Hanifa al-Nu’mān ibn Thābit (.v 697 à 767.) utilise un raisonnement subjectif et trouve des solutions aux questions pausées par analogie. L’école hanafite est critiquée par ceux qui reprochent à Hanifa de s’éloigner de la tradition. L’hanafisme est adopté principalement en Afghanistan, au Pakistan, en Inde et dans les pays turcophones.

   Un juge de Médine, Mālik ibn Anas (.715 à 795.) rédige le plus ancien code de droit sunnite appelé al-Muwatta (.le Chemin aplani.) ou sont répertoriées les lois coutumières de Médine. Le malékisme est particulièrement suivit en Afrique à l’exception de l’Egypte.

   Disciple de Mālik ibn Anas, Abū abd Allāh Mohammed al-Chāfiī (.767 à 820.) définit avec rigueur les 4 sources du droit : le Coran, les Hadith, l’usage et l’analogie. Le chafiisme est suivit en Egypte et les pays du Sud-est asiatique.

   ○ Ahmad ibn Hanbal (.780 à 855.) est attaché aux traditions, il a rédigé le « Musnad », recueil des traditions, et soutient avec fermeté la croyance que le Coran est incréé. Le calife Al-Ma’mūn le fait emprisonner, sa notoriété ne sera reconnue que sous le calife Motawakkil (.ou Mutawakkil.) au IXème siècle. Le hanbalisme inspirera le wahhabisme qui est suivit avec intransigeance en Arabie et au Qatar.

   ●Mu’tazilisme ou Motazilisme(.ceux qui se séparent.) : Mouvement religieux fondé par Wāsil ibn Atā, mort en 748, qui s’est opposé aux docteurs de l’islam orthodoxe. Les sources de la connaissance religieuse repose sur la « Raison » et permet de distinguer le bien absolu et le mal absolu, donc si le Prophète est doué de la Raison, ses enseignements sont superflus, s’il n’est pas détenteur de la Raison ses enseignements ne sont pas crédibles, dans les deux cas les enseignement du Prophète n’ont pas d’utilité. D’autre part, selon eux le Coran est créé (.pour les sunnites orthodoxe le Coran est incréé c'est-à-dire que, tout comme Allah, il a toujours existé.).

   ●Soufisme : Le soufisme apparaît au VIIIème siècle à Kūfa et se réfère à la mystique développée par Rābi’a al-Adawiya (.ou al-Qa’isiya / 713 à 801.). Les soufistes voient en Ali, gendre du prophète, le chef de la tradition mystique et ils sont à la recherche du « Coran caché ». Ils recherchent l’unité avec Allāh, seul moyen de se perfectionner. Le soufisme se répand et cette conception religieuse est développée par al-Hallādj (.v 858 à 922.). Son amour mystique et son désir hardant d’union de l’âme avec Allāh dérangent, il est emprisonné, puis plusieurs années après est exécuté. Mais l’ « hérésie » subsiste et Ibn Arabi (.1.165 à 1.241.) approfondie la réflexion mystique en y développant des idées monistes et panthéistes. Hors mis quelques passages d’incompréhension et d’intolérance, le soufisme est de nos jours relativement bien toléré par les sunnites.

Nota : Soufisme vient de çuf du nom de leur habit blanc.

 

Judaïsme :

Caraïtes : Anan ben David se fait élire contre-exilarque en « Babylonie » en 767 et fonte la religion Caraïte qui est une sorte de retour aux sources du judaïsme. Il rejet la tradition orale, la Mishna et le Talmud et considère que la Bible (.Ancien Testament.) se suffit à elle-même et réhabilite certains dogmes des Sadducéens. David ben Moshé au Xème siècle finit de structurer la religion - les orthodoxes parlent de secte – et il inaugure la notion de sionisme. Il développe les pratiques ascétiques et mystiques après la prise de Jérusalem par les croisées. L’ont retrouve de nombreux Caraïtes à Constantinople, en Ibérie, dans l’est de l’Europe et en Egypte. De nos jours les Caraïtes se sont établi en Israël, dans le village de Matshah.

 

 

POUR ACCEDER A :

 

Atlas historique universel

 

cliquez sur :

 

 http://atlas-historique-universel.jimdo.com/

 

  

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Selon Lucilio Vanini  (.ou Giulio Cesare Vanini / 1.585 à 1.619.) « l’homme pourrait descendre des singes »

 

 

 

Paul D’Holbach a écrit :

 

« O homme, ne concevras-tu jamais que tu n’es qu’un éphémère » !

 

&

 

Le christianisme c’est « un tissu d’absurdités, de fables décousues, de dogmes insensés, de cérémonies puériles, de notions empruntées des Chaldéens, des Egyptiens, des Phéniciens, des Grecs et des Romains ».

Il rejoint de La Mettrie en affirmant qu’il n’y a pas de liberté puisque la pensé n’est qu’un aspect de la matière.

 

 

 

Pour  Emmanuel Kant le devoir moral est un principe universel valable pour tous les humains et en toutes circonstances, c’est pour cette Raison qu’il préconise le rigorisme au détriment du pragmatisme et il dénonce ceux qui font le bien par convenance et plus particulièrement ceux qui font le bien par intérêt – il penser ici à ceux qui font le bien dans l'unique espoir de parvenir au Paradis et non pour répandre le bien - ce qui n’a aucun sens moral. L’Eglise catholique portera Kant à l’Index !

 

 

Remarque de l’auteur :

Selon Kant un bon chrétien mène naturellement une vie honnête et humain. Socrate posa la question :

« Est-il plus avantageux de paraître juste que de l’être vraiment » ?

Kant semble répondre 2.200 ans plus tard au philosophe grec en affirmant que ceux qui font le bien par crainte de Dieu sont de mauvais chrétiens car ils réfrènent, ou réduisent au maximum leurs perversités et leurs actes répréhensibles uniquement par peur de l’enfer, hors se sont ces mauvais chrétiens qui ont du mal à contrôler leurs bas instincts qui prétendent à qui veulent les entendre, que l’athéisme est la porte ouverte à toutes les dérives, hors

les athées n’ont pas de leçons à recevoir de ces êtres immondes

prêts aux pires exactions, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou judaïsants.

 


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Voir le rapport 2 013 de l'IHEU

«Freedom of Thought

Report 2013 »

 

Les athées sont exécutés dans 13 pays musulmans et discriminés partout dans le monde, y compris en Europe !

 

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A lire :

La construction de Jésus

De Bart Ehrman

 

aux éditions H & O

 


Chez le même éditeur voir les autres ouvrages sur les religions

 

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